Kanaky en lutte
Solidaires (CM)
Une lutte qui dure
Depuis un an, la lutte pour la maîtrise de l’exploitation et de la valorisation du gisement du Sud en Kanaky continue. Le bras de fer se poursuit à l'approche de la date butoir pour la cession du site de Goro et de l'usine, fixée par Vale au 12 février.
Les discussions, tant avec l'Etat que la droite locale, sont complètement stoppées. Les indépen-dantistes refusent de participer à toute discussion avec l'État (comité des signataires, etc.) tant que le dossier Usine du sud n'est pas réglé.
Les populations, notamment du sud, sont très inquiètes sur les impacts environnementaux ; la multinationale Vale a laissé 30 millions de m3 de résidus miniers, stockés dans l'immense bar-rage KO2. La population locale exige une expertise internationale indépendante pour vérifier la sécurisation du bassin. Une rupture de celui-ci, comme cela s’est passé au Brésil, entraînerait des dégâts irréversibles sur l'environnement et les personnes. Ce point constitue une priorité absolue pour les indépendantistes.
Arrestations, emprisonnements, licenciements
Après les actions de début décembre (voir notre bulletin n°10), de nombreuses arrestations ont eu lieu, plusieurs suivies de peines de prison. Vingt licenciements ont été prononcés à l’encontre de salarié·es aperçu·es lors des actions.
L’'USTKE dénonce le caractère abusif de ces licenciements, et va saisir la Direction du travail et de l'emploi de Nouvelle Calédonie. Des frais de justice de plus en plus importants commencent à peser, un appel à la solidarité est lancé.
Détermination et unité
Les militants et militantes, notamment les jeunes des quartiers, sont déterminé·es à poursuivre la lutte, et occupent toujours certains rond points en périphérie de Nouméa. Des actions et ma-nifestations sont prévues prochainement. L'important est de faire monter la pression jusqu'au 12 février, date de l'échéance pour le compromis de vente. L'hypothèse de reprise de l'usine Vale par une entité calédonienne (à 95 %) a été évoquée par le porte-parole du FLNKS, Daniel Goa. La maîtrise des ressources minières et des outils de production participe de la viabilité économique et financière de l'indépendance.
Un grand rassemblement populaire à a eu lieu fin janvier, à Ponérihouen (tribu de Grondu), rassemblant tout le mouvement indépendantiste. L'importance de l’unité a été maintes fois ex-primées. Six ateliers ont été organisés sur les thèmes suivants : environnement, maîtrise des ressources ; stratégie de terrain jusqu'au 12 février ; options de sortie après le 12 février ; justice (arrestations et licenciements) et finances ; communication ; soutiens internationaux.
Démission des élu·es indépendantistes
Le 2 février, les élu·es indépendantistes (UC-FLNKS et indépendantistes et UNI) ont démission-né de l’exécutif du « gouvernement collégial de Nouvelle-Calédonie », entrainant la chute de celui-ci.
Nous reproduisons ici le communiqué unitaire des deux groupes indépendantistes. Extraits :
« La dynamique institutionnelle est en panne, le consensus devient de moins en moins la règle. Les discussions entre les formations politiques calédoniennes et l'Etat sont interrompues. Les interlocuteurs au sein du gouvernement français ont changé et, par là même, le niveau d'écoute, d'attention et d'expertise sur le dossier calédonien. »
« Le secteur du Nickel a été touché en raison d'un processus de vente de la société Vale NC qui prime les intérêts des multinationales sans considération des aspirations des populations lo-cales, des autorités coutumières et de toutes les forces politiques. »
La mobilisation continue
La mobilisation sur le terrain continue, bien que l'approche d'un cyclone paralyse certaines acti-vités, souhaitons qu'il ne fasse pas trop de dégâts. Le 5 février, une grande manifestation aura lieu à Nouméa, à quelques jours de la date limite pour la cession fixée par Vale NC au 12 février. En soutien à cette manifestation, nous organisons un rassemblement à Paris, place de la Répu-blique, le samedi 6 février à 14 heures.