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Déclaration commune de 26 organisations iraniennes pour le 1er Mai 2021

Déclaration commune de 26 organisations iraniennes pour le 1er Mai 2021

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Solidaires (CM)

Vive le 1er mai, Journée internationale de la solidarité des travailleurs !



Le 1er mai est la journée de solidarité des travailleurs de tous les pays et l’anniversaire de la répression sanglante des travailleurs de Chicago en 1886. Le jour où les travailleurs et les principales forces anticapitalistes de tous les pays descendent dans la rue pour montrer leur force de classe. En Iran, comme dans certains autres régimes dictatoriaux et anti-ouvriers, la tenue des cérémonies du 1er mai est interdite et le régime islamique ne reconnaît pas ce jour comme la fête du travail.

Mais les travailleurs et militants du mouvement ouvrier et ses partisans célèbrent cette journée chaque année avec diverses initiatives, et exprimes leurs revendications, en particulier le droit de grève et le droit de créer des organisations ouvrières indépendantes. Chaque année, ils paient un lourd tribut et sont battus, arrêtés, emprisonnés et flagellés. Par ces répressions, la liste des combattants emprisonnés de la classe ouvrière et des mouvements sociaux se prolonge et le bilan honteux de ce régime religieux-capitaliste s’alourdit !

À la suite des activités des partisans du mouvement ouvrier en exil, les syndicats, les organisations ouvrières et les partis de gauche du monde entier se sont mobilisés pour soutenir les militants et condamner les actes anti-ouvriers du régime, montrant ainsi que les travailleurs iraniens ne sont pas seuls dans leur lutte.

Le capitalisme mondial subit une crise sans précédent. La crise économique qui s’est manifestée à la fin de 2010 dans les pays européens et aux États-Unis, s'est intensifiée avec le déclenchement de l'épidémie mondiale de Covid-19 et a aggravé la crise économique actuelle d’une manière sans précédente. Des centaines de millions de travailleurs et de salariés ont perdu leur emploi et, dans le même temps, un nombre croissant de petites entreprises et de la classe moyenne est tombé dans la faillite. Mais comme toujours, ce sont des ouvriers, les travailleurs et les opprimés qui supportent le coût de cette crise, et une grande partie d'entre eux ont été plongés dans la pauvreté.

Mais la richesse du 1% de la population la plus aisée, a augmenté de 25%. Comme toujours, la loi de la société capitaliste concentre la pauvreté et le chômage d'un côté et la richesse et le capital de l'autre. Il a une fois de plus montré le visage noir du capitalisme et a rappelé qu'un autre monde est possible.

En Iran également, la crise économique profonde causée par la nature et les politiques réactionnaires du régime, ainsi que les méfaits de la crise du capitalisme mondiale, est devenue une crise encore plus profonde avec la pandémie du covid-19.
L'impuissance du régime à résoudre les problèmes et sa politique consistant à donner la priorité au rétablissement de la production plutôt qu'à la protection de la santé des citoyens ont aggravé les conditions de vie des travailleurs et des salariés précaires, en particulier des salariées femmes, victimes d'un chômage à 70% et n'ont pas de l’indemnité du chômage, qui sont les preuves supplémentaires de la nature capitaliste du régime.

En République islamique, les femmes font face à une double discrimination et l’oppression et ne bénéficient pas de l’égalité du droit à l'égalité des droits et sont confrontées à l'inégalité et à l'oppression dans tous les domaines. Mais malgré la répression et les lois antiféministes, elles n'ont pas abandonné la lutte et se sont battues contre le gouvernement islamique. Et elles paient un lourd tribut.

Malgré toutes ces conditions défavorables, le mouvement de protestation des travailleurs et des salariés, des femmes, des enseignants, des retraités, des étudiants, ... s'est poursuivi et les luttes ouvrières et populaires à travers l'Iran ont pris une place importante dans la région, malgré la pandémie. Les luttes exemplaires des travailleurs de Sucrerie Haft-Tapeh étaient particulièrement significatives, soulevant la question du détournement de fonds, en raison de la privatisation et la corruption de l'administration. Les travailleurs de Hepco, des centrales électriques, l’industrie pétrochimiques, Ahwaz Steel, retraités, enseignants, infirmières ... tous ont continué à se battre à des degrés divers et ont fait face à la répression farouche du régime mais n'ont pas abandonné. L'Iran était une terre de manifestations et de grèves de masse de travailleurs, même malgré les dangers de la pandémie covid-19.

Dans ces circonstances, et avec une inflation effrénée, le pouvoir d'achat des travailleurs et des retraités iraniens a de nouveau diminué, et de plus en plus d'entre eux ont été poussés sous le seuil de la pauvreté. Dans une situation où des militants ouvriers et des syndicalistes indépendants estiment que le seuil de pauvreté pour une famille iranienne vivant dans les grandes villes devrait être au moins 12 millions de tomans, le gouvernement Rohani s'est moqué de la communauté ouvrière iranienne en "accordant" un salaire minimum de 2,8 millions. L'absence d'organisation unitaire des travailleurs à l'échelle nationale, a réduit au minimum le pouvoir de lutte et même la «discussion» des travailleurs iraniens, et a montré l'importance d'une lutte inlassable pour y parvenir. Aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale auprès des institutions concernées.

Cette année, dans un pays qui traverse une crise politique, économique, sociale, environnementale multidimensionnelle et où la crise a atteint son apogée, il faut intensifier la lutte dans tous les domaines sociaux. Nous devons attirer le soutien des institutions et organisations des travailleurs, partis progressistes et de gauche à travers le monde pour consolider la solidarité avec les travailleurs, et travailleuses d'Iran.

Vive le premier mai, la Journée internationale de solidarité des travailleurs de tous les pays du monde !
Pour le droit de grève et le droit de la création des organisations indépendantes des travailleurs iraniens !
Libérez les prisonniers politiques et d’opinion en Iran !
A bas la République islamique d’Iran !
Vive la liberté, l'égalité et la justice sociale !


Le 1 mai 2021

Noms des organisations signataires par ordre alphabétique :
-* 1 – Alternative socialiste iranienne – Londres
-* 2 – Association des socialistes – Suède
-* 3 – Association des réfugiés iraniens – Göteborg, Suède
-* 4 – Centre des refugiés iraniens - Berlin
-* 5 – Centre du soutien aux luttes du peuple iranien – Wien
-* 6 – Centre des iraniens progressistes de New York et de New Jersey, USA
-* 7 – Centre de Solidarité avec les travailleurs en Iran –Francfort
-* 8 – Centre de Solidarité avec les travailleurs en Iran – Göteborg
-* 9 – Centre de Solidarité avec travailleurs Iran-Canada
-* 10 – Conseil de l’assistance avec alternative ouvrière en Iran
-* 11 – Comité de Défense des prisonniers politique en Iran –Suisse
-* 12 – Comité de Défense des luttes du peuple iranien – Suisse
-* 13 – Comité de solidarité pour les droits de l’homme en Iran – Norvège
-* 14 – Comité de Solidarité avec le mouvement ouvrier en Iran – Australie
-* 15 – Comité de Solidarité avec les travailleurs d’Iran –Suède
-* 16 – Conseil de Solidarité avec la lutte du peuple iranien –Londres
-* 17 – Conseil de coordination contre les assassinats de ka République Islamique- La crie du Khavaran
-* 18 – Fédération Euro-Perse – Belgique
-* 19 – Les femmes indépendantes – Cologne, Allemagne
-* 20 – Militants démocrates et socialiste (groupe de communication) – Hanovre, Allemagne
-* 21 – Militants socialo-politiques et refugiés – Göteborg, Suède
-* 22 – organisation de Solidarité avec le mouvement ouvrier en Iran – Ouest d’Allemagne
-* 23 – Solidarité pour les droits de l’homme en Iran – Calgary, Canada
-* 24 – Solidarité Socialiste avec les travailleurs en Iran – France
-* 25 – Soutiens aux mères du Parc LALEH- Stockholm
-* 26 – Union des forces démocratiques iraniennes – Suisse
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