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Myanmar : violences et tortures contre la communauté LGBTIQ

Myanmar : violences et tortures contre la communauté LGBTIQ

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Solidaires (CM)

Selon un rapport du gouvernement d'unité nationale (NUG), au moins 12 membres de la communauté LGBTIQ ont été tués par les forces du régime et 73 autres ont été arrêtés ou inculpés depuis le coup d'État de la junte pour s'être battus contre la dictature et avoir lutté pour l'égalité.

Mercredi, le ministère des droits de l'homme et le ministère des affaires féminines, de la jeunesse et de l'enfance du NUG ont publié le rapport sur la situation des LGBTIQ après le coup d'État militaire au Myanmar, à l'occasion du mois des fiertés qui reconnaît les précieuses contributions des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, intersexes et queers (LGBTIQ) à la lutte contre la junte.

Les groupes LGBTIQ du Myanmar ont participé activement aux manifestations contre le régime depuis le début du mouvement pro-démocratique en février. Les drapeaux arc-en-ciel brandis par la foule lors des manifestations contre le coup d'État dans tout le pays sont le signe le plus visible de leur participation.

Alors que les mesures de répression, les violences et les actes de torture à l'encontre des militant·es pro-démocratie et des civils se sont intensifiés ces derniers mois, de nombreuses personnes LGBTIQ à travers le Myanmar ont été victimes de graves violations des droits humains, certaines ayant été tuées, torturées ou emprisonnées par le régime militaire.

Entre le 1er février et le 20 juin, au moins 12 personnes LGBTIQ de Myitkyina, Myingyan, Monywa, Mawlamyine, Yangon, Kyaukpadaung et Mandalay ont été abattues par les forces de la junte alors qu'elles participaient à des manifestations pacifiques et défendaient les manifestants contre la violence militaire, indique le rapport.

Trois homosexuels et une femme transgenre de Myingyan et Bago ont également été gravement blessés par les forces de la junte, selon le rapport.

Sur les 73 personnes LGBTIQ arrêtées, 65 sont toujours détenues. Vingt-huit autres se cachent pour éviter d'être arrêtées, selon le rapport.

Le rapport du NUG note que les personnes transgenres qui ont été arrêtées ont subi différentes formes de harcèlement sexuel pendant leur garde à vue ou leur détention par les forces du régime, en raison de leur identité visible de personnes LGBTIQ.
Il citait une femme transgenre de 50 ans de Yangon qui avait été arrêtée et gravement torturée par les forces de la junte.

Les femmes ont été battues sur le dos, les épaules et la tête, déshabillées et forcées de s'agenouiller en permanence. Leurs mamelons ont également été brûlés avec le bout de cigarettes allumées et des trombones y ont été attachés, tandis qu'une bouteille a été insérée dans leur anus.

"Après avoir brûlé mes mamelons et inséré un biberon dans mon anus, ils m'ont fait sauter à cloche-pied avant de s'endormir. Ils m'ont fait tenir mes deux mains entre mes cuisses et m'ont fait tourner sur moi-même et je suis restée toute la journée avec de la poussière et de la boue sur moi", aurait déclaré la femme. Ces blessures ont mis un mois à guérir, selon la femme transgenre.

En outre, de nombreux détenu·ess homosexuel·les et transsexuel·les traité·es par antirétroviraux contre le VIH ne peuvent pas accéder à leurs médicaments, car ils ou elles ont peur de révéler leur état de santé aux fonctionnaires qui les détiennent, indique le rapport.

Les organisations de la société civile représentant les groupes LGBTIQ ont souligné que les membres de la communauté LGBTIQ participant activement au mouvement anti-régime ont subi de dures représailles et des attaques transphobes de la part des forces de la junte.

Cependant, les groupes ont juré qu'ils ne renonceraient jamais à contribuer à la révolution en vue d'obtenir l'égalité pour tous.

Le NUG a appelé la communauté internationale à faire pression sur l'armée du Myanmar pour qu'elle mette immédiatement fin à la violence contre tous les civils, y compris les personnes LGBTIQ. Il a également demandé la libération de tous les détenuou elles ·s et la mise en place du soutien psycho-social nécessaire après leur libération.

Elle a également exhorté la communauté internationale à soutenir et à s'engager dans leur travail de protection et de promotion des droits de l'homme pour toutes les personnes, y compris la communauté LGBTIQ.

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