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Plus de 400 000 fonctionnaires du Myanmar toujours en grève contre le régime militaire

Plus de 400 000 fonctionnaires du Myanmar toujours en grève contre le régime militaire

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Solidaires (CM)

Plus de 400 000 fonctionnaires sont en grève contre le régime militaire depuis février, selon le gouvernement d'union nationale (NUG) du Myanmar, un gouvernement en exil.
Le ministre de la planification et des finances du NUG, U Tin Tun Naing, a déclaré mardi (24 août) que près de 410 000 fonctionnaires ont « résolument rejoint le mouvement de désobéissance civile (CDM) à ce jour ».

Le nombre exact de fonctionnaires dans le pays est inconnu. Certaines estimations suggèrent qu'il y a plus d'un million d'employés du gouvernement. Selon ces chiffres, près de la moitié des employés de l'État sont en grève pour protester contre le régime militaire.

Depuis le coup d'État de février I, les fonctionnaires, des directeurs aux responsables subalternes et employé·es de bureau, et même certains policiers et soldats des ministères de l'Intérieur et de la Défense, ont refusé de travailler pour le régime, empêchant ainsi la junte de gérer le pays correctement. De nombreux fonctionnaires en grève ont été licencié·es ou menacé·es d'arrestation. D'autres se cachent.
Le NUG, qui a été formé par des députés élus du pays de la Ligue nationale pour la démocratie et leurs alliés ethniques, tente de financer les salaires des fonctionnaires participant au CDM (mouvement de désobéissance civile), en particulier le personnel subalterne.

La capacité du régime à gouverner a été durement touchée par le CDM. Fin février, le chef du coup d'État, le généralissime Min Aung Hlaing, a déploré le fait que près d'un tiers des 1 262 hôpitaux publics du Myanmar n'ait pas pu fonctionner pendant près de trois semaines en raison de la grève d'un grand nombre de travailleur·euses de la santé.

En juillet, alors que la troisième vague de la pandémie de COVID-19 se propageait dans tout le pays, les hôpitaux étaient débordés en raison de la pénurie de personnel médical et le chef du coup d'État leur a ordonné d'embaucher des médecins et des infirmières sur une base contractuelle.

Le secteur bancaire a également été paralysé par le CDM, les banques privées et publiques pouvant à peine fonctionner en raison du personnel en grève.

On pense que le nombre réel de fonctionnaires en grève est plus élevé que le chiffre annoncé, en partie parce que de nombreux fonctionnaires ont été contraints de reprendre le travail par le régime au cours des derniers mois. Parallèlement, on constate une augmentation du nombre de soldats et de policiers qui désertent leurs unités. Ce mois-ci, près de 2 000 d'entre eux ont rejoint le CDM depuis le coup d'État.
« Ne vous méprenez pas, les travailleurs en grève ont rejoint le CDM non pas pour que le NUG leur apporte une aide financière, mais pour assurer un avenir meilleur à la prochaine génération », a déclaré U Tin Tun Naing. « Nous (le NUG) avons l'entière responsabilité de les soutenir », a-t-il ajouté. Depuis sa création en avril, le NUG a tenté d'aider les fonctionnaires en grève, mais avec un succès mitigé. Afin de récolter davantage de fonds pour eux, le NUG a lancé ce mois-ci une loterie en ligne. 70 % des recettes de la loterie serviront à soutenir les personnes en grève. La loterie s'est avérée extrêmement populaire, tous les billets ayant été vendus en un peu plus d'une heure le jour de son lancement, malgré les menaces du régime de punir quiconque y participerait.

Mardi, près de 250 000 billets avaient été vendus en cinq jours seulement. La loterie est actuellement suspendue pour des raisons liées à la maintenance du système de la loterie.
 

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