Solidarité avec les manifestantes et manifestants en Turquie !

Depuis le début des manifestations, le 19 mars, 1418 personnes ont été arrêtées, selon les autorités turques elles-mêmes. L’élément déclencheur est la répression envers le maire d’Istanbul, rival annoncé d’Erdogan pour les prochaines élections présidentielles. Les manifestantes et manifestants, en premier lieu les étudiants et étudiantes, dénoncent cette nouvelle atteinte à la démocratie du régime autoritaire en place dans le pays. Les organisations syndicales sont présentes dans le mouvement.

Le Réseau syndical international de solidarité et de luttes exprime son soutien aux manifestantes et manifestants et donne la parole aux syndicats turcs :

La confédération syndicale turque du secteur privé DISK

Alors que le pouvoir d’achat de millions de personnes diminue rapidement, que les inégalités de répartition des revenus se creusent rapidement, qu’une très grande partie de la société est condamnée à vivre avec le « minimum », alors qu’une petite minorité ajoute de la richesse à sa richesse, le pouvoir politique, qui a perdu son soutien social, tente de protéger son siège par des moyens non démocratiques. […] Les prisons sont remplies de politiciens, de syndicalistes, de journalistes, d’artistes et de citoyens protestataires. Des centaines de maires et de conseillers municipaux qui ont pu se présenter aux élections à la même époque l’année dernière parce qu’ils n’ont été inculpés d’aucun crime sont accusés d’avoir commis des crimes graves tels que la « corruption » et le « terrorisme » en l’espace d’un an... […] Les maires élus Ekrem İmamoğlu, Mehmet Murat Çalık et Resul Emrah Şahan ont été arrêtés lors d’opérations visant la municipalité métropolitaine d’Istanbul, Beylikdüzü et la municipalité de Şişli. Le fait que le diplôme d’Ekrem İmamoğlu, auquel il avait droit il y a 35 ans, ait été révoqué par le gouvernement [obligatoire pour pouvoir se présenter à l’élection présidentielle]  et qu’il ait été arrêté sur la base de témoignages secrets, et que ce processus ait coïncidé avec le jour des élections primaires présidentielles, révèle clairement que ce qui s’est passé ne peut pas être expliqué par la loi.

La lutte des travailleurs, es travailleuses, des jeunes et des femmes, qui manifestent depuis des jours et « défendront leurs droits à tout prix » sur les places, ne fait que commencer.

Vous ne pouvez pas arrêter la volonté du peuple !

Vous ne pouvez pas arrêter la démocratie ! […]

La confédération syndicale turque du secteur public KESK

L’état d’urgence a été décrété à Istanbul. La maison d’Ekrem Imamoglu a été encerclée par des dizaines de policiers et les routes principales ont été bloquées. Alors que le bureau du gouverneur d’Istanbul a interdit les manifestations dans la ville, l’accès aux médias sociaux a été restreint. […] Depuis le jour de leur arrivée au pouvoir, les dirigeants du pays tentent de mettre en œuvre un « Programme d’adaptation à l’esclavage », qui couvre l’ensemble de la société, en particulier les classes ouvrières. La seule condition pour la mise en œuvre de ce programme est de créer un pays où les droits les plus fondamentaux, en particulier les droits de la démocratie, du droit, de la justice et du travail, sont abolis. Pour cette raison, le pouvoir politique actuel a publié des édits depuis 23 ans disant que « nous voulons des serviteurs qui prêteront allégeance à notre gouvernement » et ouvrant de nouveaux chapitres pour tous dans le « guide du citoyen acceptable » adapté à leur pouvoir.

[…] Ceux qui jouent le rôle de maîtres de la tyrannie ont peur aujourd’hui que des millions de personnes se rassemblent contre l’ordre étrange qu’ils ont créé. Par conséquent, la seule façon de sortir de cette obscurité totale dans laquelle toute la société a été poussée - la pauvreté, l’injustice et le désordre créés par le pouvoir politique - passent par la solidarité des millions de personnes opprimées. Continuons à nous battre pour notre pain, notre avenir et notre pays !