La pauvreté augmente a pas de géant
CNCTL
Le Comité National de Conflit des Travailleurs.euses en lutte (CNCTL) s’adresse à l’opinion publique afin d’exprimer sa préoccupation par rapport à l’aggravement de la situation économique du pays et en particulier celle que souffre les travailleurs.euses actifs.ives et retraités.ées, ainsi que la population la plus devaforisée en général.
Nicolas Maduro a décrété Noël avant l’heure, mais, dans la pratique, il a aussi décrété la mort de celle-ci, obscurcie par la situation politique et économique que traverse le pays. Ceci se confirme par l’ensemble de mesures assumées pendant le dernier trimestre, la plus significative d’entre elles étant la dévaluation de la monnaie, qui a approfondi la destruction du salaire et reduit le pouvoir d’achat du peuple.
Comme travailleurs.euses nous avons été témoins de la manière dont la politique salariale et économique de ceux qui actuellement exercent le contrôle de l’Etat ont détruit les primes, les prestations sociales, les pensions et les retraites.
Ceci met a nu le caractère pernicieux de la politique de destruction salariale, qui approfondit l’instabilité laborale, l’appauvrissement des travailleurs.euses, l’élimination des prestations sociales ainsi que des primes et aggrave l’inégalité sociale.
Cette politique, développée avec la complicité des entrepreneurs réunis au sein de FEDECAMARAS et d’autres organisations liées au gouvernement, a eu pour conséquense l’approffondissement de la chute du pouvoir d’achat, du salaire et des revenus des travailleurs.euses, qui finissent par s’écrouler. Pendant ce temps, l’ombre de l’inflation, que le gouvernement se vante d’avoir vaincu, atteint actuellement 51% annuel et le panier de base représente 531 dollars, le salaire minimum étant de 3 dollars, ce qui démontre la précarité des conditions de vie des travailleurs.euses.
De la même manière, la politique du gouvernement a éliminé les contrats collectifs, ayant eu recours au mémorandum 2792 et au manuel ONAPRE (Oficina Nacional de Presupuesto – Bureau National du Budget) [1], pour méconnaître les grilles de salaires de l’administration publique, approfondissant ainsi les politiques de flexibilisation laborale.
Par ailleurs, en tant qu’élément de la politique de l’Etat, la violation des droits humains s’est institutionnalisée à travers la criminalisation de la manifestation, la persécution et l’arrestation de la dissidence ainsi que la fermeture des mécanismes institutionnels à travers l’utilisation des pouvoirs publics, en particulier du pouvoir judiciaire.
Aujourd’hui, au Venezuela, il existe plus de deux mille arrestations pour motifs politiques, dans le cadre de la lutte pour les droits démocratiques et dans le contexte des manifestations sociales.
Face à cette situation, notre appel est a l’unité des travailleurs.euses pour affronter la grave crise que nous vivons. C’est une question qui va au-delà de la survie de la classe ouvrière et de leurs familles.
Les travailleurs.euses nous nous trouvons dans une situation extrèmement grave car à l’appauvrissement s’ajoute une politique aggressive qui prétend taire la voix de la protestation. Nous ne pouvons pas capituler, notre option est l’unité et la lutte pour notre avenir.
Le CNCTL propose la réalisation d’un grand rassemblement national de travailleurs.euses pour unifier les critères et les stratégies qui permettent d’avancer dans la construction d’un mouvement ouvrier et syndical capable d’assumer les défis qui s’offrent à nous face à ces circonstances difficiles.
D’un autre côté, nous exigeons des mesures immédiates qui répondent à la grave crise économique que connaissent les travailleurs.euses, due à la politique néfaste de dévaluation et de fraccionement du versement des primes. Sans salaires, il n’y aura pas de fêtes de Noël pour la plupart des vénézuéliens.ennes.
Nous, les travailleurs.euses, continuons d’avancer à travers l’exercice démocratique de nos droits, en défendant nos intérêts et ceux du peuple et en construisant une force sociale capable de défendre le respect à la souveraineté populaire qui a été violée, pour exiger nos salaires ainsi que les droits du travail qui nous sont niés et la liberté de tous les prisonniers politiques, en mettant particulièrement l’accent sur les arrestations, dans le contexte des manifestations postérieures au 28 juillet [2], de mineurs, de jeunes handicapés, de femmes, de dirigeants politiques et sociaux, de civils et de militaires. Pour eux, nous réclamons la liberté.
Toutes nos luttes unies dans une même lutte!
Pour des fêtes de Noël sans prisonniers politiques!
Sans salaires pas de Noël!
Quiconque gouverne, nous défendrons toujours nos droits!
Comité National de Conflit des Travailleurs.euses en Lutte (CNCTL)
8 novembre 2024
[1]
[2]
Référence aux élections présidentielles du 28 juillet dernier, que l’actuel président Maduro prétend avoir remportées, mais dont les résultats sont questionnés aussi bien par l’opposition vénézuélienne que par la plupart des organismes internationaux.