Cambodge : 180 grévistes d’un casino en grève arrété·es
Solidaires (CM)
Les autorités de Phnom Penh ont arrêté lundi 180 autres employé·es en grève du casino NagaWorld, alors que la lutte contre la société basée à Hong Kong entre dans son troisième mois.
Des milliers de travailleur·euses ont débrayé à la mi-décembre, réclamant une hausse des salaires et la réintégration de plusieurs dirigeants syndicaux emprisonnés et de 365 travailleur·euses qu'ils estiment avoir été injustement licencié·es de l'hôtel-casino, qui appartient à une société basée à Hong Kong, soupçonnée d'avoir des liens avec des membres de la famille du Premier ministre cambodgien Hun Sen.
Les autorités cambodgiennes ont qualifié la grève d'«illégale» et ont affirmé qu'elle était soutenue par des donateurs étrangers dans le cadre d'un complot visant à renverser le gouvernement. Mais une série d'arrestations au cours des dernières semaines ont eu pour motifs des violations présumées des règlements sanitaires en cas de pandémie dans la capitale cambodgienne. Selon les militant·es, ces accusations ont été forgées de toutes pièces pour briser la grève.
Lundi, des dizaines d'agents de sécurité ont fait monter de force les 180 grévistes dans des bus et les ont transporté·es dans un centre de quarantaine situé dans la banlieue de la ville pour qu'ils et elles soient traité·es. Les travailleur·euses maintiennent qu'elles et ils ont respecté les règles de quarantaine.
«Les autorités nous accusent sans relâche. Je demande où est la volonté de trouver une solution pour les personnes qui sont exploitées par les entreprises étrangères ?
Où est la justice pour le peuple cambodgien ?» a déclaré au service khmer de RFA, Miech Srey Oun, une travailleuse qui a maintenant été arrêtée deux fois.
«L'entreprise a essayé de déplacer notre différend avec l'entreprise aux autorités, alors que nous, les travailleur·euses, avions un différend avec les employeurs uniquement, et non avec les autorités», a-t-elle déclaré.
Miech Srey Oun a déclaré les travailleur·euses avaient été relaché·es sous un soleil de plomb. Les grévistes n'ont reçu ni nourriture ni eau, a-t-elle ajouté. Chinn Usaphea, une autre employée du casino en grève, a déclaré à RFA que la grève est un dernier recours. Elle et ses collègues ont épuisé toutes les autres options dans l'espoir de résoudre leur conflit avec NagaWorld. Elle demande maintenant à Hun Sen d'intervenir et de résoudre le conflit.
«En tant que citoyenne, je voudrais demander au père de Hun Sen [père du Premier ministre cambodgien] de regarder ses enfants qui travaillent à NagaWorld, car nous avons besoin d’avoir une stabilité et d'avoir des syndicats sur le lieu de travail», a-t-elle déclaré.
«Il devrait demander aux ministères concernés de rester neutres et d'encourager les employeurs de NagaWorld à se manifester et à s'occuper de leur personnel en deuil pour mettre fin à ce conflit de longue date», a-t-elle déclaré.
RFA n'a pas pu joindre Met Meas Pheakdey, porte-parole de la mairie de Phnom Penh, ni Heng Sour, porte-parole du ministère du Travail, pour obtenir des commentaires. Les autorités devraient libérer les représentant·es syndicaux détenu·es et les laisser résoudre le problème avec NagaWorld, a déclaré à RFA Ny Sokha, président de l'Association cambodgienne des droits de l'homme et du développement. Une fois que les dirigeants syndicaux seront libres, ils pourront négocier et les grévistes n'auront aucune raison de manifester, a-t-il déclaré. Il a noté que le gouvernement, qui a appelé à des pourparlers pour mettre fin à la guerre en Ukraine, pourrait gérer ce différend beaucoup moins important.
«C'est une si petite chose par rapport au conflit entre la Russie et l'Ukraine. Je pense donc que le gouvernement n'est pas incompétent au point de ne pas pouvoir résoudre le problème au NagaWorld», a-t-il déclaré. «Mais cela dépend de la volonté du gouvernement de résoudre le problème. Cela nécessite la volonté du gouvernement de faire respecter la justice pour les travailleur·euses, qui ont besoin de l'aide du gouvernement.»
Le 4 mars, deux grévistes de NagaWorld ont été placés sous surveillance judiciaire en rapport avec des allégations selon lesquelles ils auraient empêché d'autres travailleur·euses de NagaWorld de faire des tests Covid-19, ce que les deux travailleur·euses ont nié.
Le NagaWorld, qui est l'un des plus grands casinos de Phnom Penh, comptait au total plus de 8 000 travailleur·euses avant la grève. Ce nombre a été réduit à un peu plus de 6 000 après les réductions d'effectifs qui ont provoqué la grève.
7 mars 2022
Des milliers de travailleur·euses ont débrayé à la mi-décembre, réclamant une hausse des salaires et la réintégration de plusieurs dirigeants syndicaux emprisonnés et de 365 travailleur·euses qu'ils estiment avoir été injustement licencié·es de l'hôtel-casino, qui appartient à une société basée à Hong Kong, soupçonnée d'avoir des liens avec des membres de la famille du Premier ministre cambodgien Hun Sen.
Les autorités cambodgiennes ont qualifié la grève d'«illégale» et ont affirmé qu'elle était soutenue par des donateurs étrangers dans le cadre d'un complot visant à renverser le gouvernement. Mais une série d'arrestations au cours des dernières semaines ont eu pour motifs des violations présumées des règlements sanitaires en cas de pandémie dans la capitale cambodgienne. Selon les militant·es, ces accusations ont été forgées de toutes pièces pour briser la grève.
Lundi, des dizaines d'agents de sécurité ont fait monter de force les 180 grévistes dans des bus et les ont transporté·es dans un centre de quarantaine situé dans la banlieue de la ville pour qu'ils et elles soient traité·es. Les travailleur·euses maintiennent qu'elles et ils ont respecté les règles de quarantaine.
«Les autorités nous accusent sans relâche. Je demande où est la volonté de trouver une solution pour les personnes qui sont exploitées par les entreprises étrangères ?
Où est la justice pour le peuple cambodgien ?» a déclaré au service khmer de RFA, Miech Srey Oun, une travailleuse qui a maintenant été arrêtée deux fois.
«L'entreprise a essayé de déplacer notre différend avec l'entreprise aux autorités, alors que nous, les travailleur·euses, avions un différend avec les employeurs uniquement, et non avec les autorités», a-t-elle déclaré.
Miech Srey Oun a déclaré les travailleur·euses avaient été relaché·es sous un soleil de plomb. Les grévistes n'ont reçu ni nourriture ni eau, a-t-elle ajouté. Chinn Usaphea, une autre employée du casino en grève, a déclaré à RFA que la grève est un dernier recours. Elle et ses collègues ont épuisé toutes les autres options dans l'espoir de résoudre leur conflit avec NagaWorld. Elle demande maintenant à Hun Sen d'intervenir et de résoudre le conflit.
«En tant que citoyenne, je voudrais demander au père de Hun Sen [père du Premier ministre cambodgien] de regarder ses enfants qui travaillent à NagaWorld, car nous avons besoin d’avoir une stabilité et d'avoir des syndicats sur le lieu de travail», a-t-elle déclaré.
«Il devrait demander aux ministères concernés de rester neutres et d'encourager les employeurs de NagaWorld à se manifester et à s'occuper de leur personnel en deuil pour mettre fin à ce conflit de longue date», a-t-elle déclaré.
RFA n'a pas pu joindre Met Meas Pheakdey, porte-parole de la mairie de Phnom Penh, ni Heng Sour, porte-parole du ministère du Travail, pour obtenir des commentaires. Les autorités devraient libérer les représentant·es syndicaux détenu·es et les laisser résoudre le problème avec NagaWorld, a déclaré à RFA Ny Sokha, président de l'Association cambodgienne des droits de l'homme et du développement. Une fois que les dirigeants syndicaux seront libres, ils pourront négocier et les grévistes n'auront aucune raison de manifester, a-t-il déclaré. Il a noté que le gouvernement, qui a appelé à des pourparlers pour mettre fin à la guerre en Ukraine, pourrait gérer ce différend beaucoup moins important.
«C'est une si petite chose par rapport au conflit entre la Russie et l'Ukraine. Je pense donc que le gouvernement n'est pas incompétent au point de ne pas pouvoir résoudre le problème au NagaWorld», a-t-il déclaré. «Mais cela dépend de la volonté du gouvernement de résoudre le problème. Cela nécessite la volonté du gouvernement de faire respecter la justice pour les travailleur·euses, qui ont besoin de l'aide du gouvernement.»
Le 4 mars, deux grévistes de NagaWorld ont été placés sous surveillance judiciaire en rapport avec des allégations selon lesquelles ils auraient empêché d'autres travailleur·euses de NagaWorld de faire des tests Covid-19, ce que les deux travailleur·euses ont nié.
Le NagaWorld, qui est l'un des plus grands casinos de Phnom Penh, comptait au total plus de 8 000 travailleur·euses avant la grève. Ce nombre a été réduit à un peu plus de 6 000 après les réductions d'effectifs qui ont provoqué la grève.
7 mars 2022