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Etats-Unis : Starbucks, plus de 150 établissements veulent se syndiquer

Etats-Unis : Starbucks, plus de 150 établissements veulent se syndiquer

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Solidaires (CM)

Vendredi, Starbucks Workers United a annoncé que 150 magasins avaient déposé une demande de syndicalisation au cours des derniers mois, marquant ainsi une étape importante dans la campagne qui se développe rapidement.

L'établissement Westmoreland de Portland, dans l'Oregon, était le 150e établissement à déposer une demande de syndicalisation. «Les équipes de Westmoreland sont aux côtés de leurs collègues travailleur·euses de Starbucks, d'un océan à l'autre», écrit le syndicat. «Ensemble, nous - les équipes- ferons un meilleur Starbucks !» Depuis lors, plusieurs autres magasins ont déposé une demande de syndicalisation.

Des travailleur·euses ont déposé des demandes de syndicalisation presque tous les jours ; à la fin du mois de février, le syndicat a célébré la 100e demande de syndicalisation d'un magasin, ce qui signifie qu'en moyenne deux magasins ont déposé une demande de syndicalisation par jour au cours du mois dernier. Six magasins se sont syndiqués avec succès jusqu'à présent, et d'autres élections sont prévues dans les semaines à venir. Un seul magasin a voté contre la syndicalisation.
Au cours du week-end, les employé·es d'un magasin Starbucks se sont mis en grève pour protester contre des conditions de travail jugées dangereuses. Les travailleur·euses d'un magasin d'Overland Park, au Kansas, affirment que l'entreprise a exercé des représailles à l'encontre des travailleur·euses du magasin, qui ont demandé à se syndiquer au début de l'année. Le magasin a récemment fait l'objet d'une élection syndicale.

Une travailleuse pro-syndicat, Maddie Doran, a déclaré à KCUR que son site était en sous-effectif et que la direction l'avait accusée de vol au moment de l'élection, ce qui, selon Doran, était «clairement une représaille». Les représailles à l'encontre des travailleur·euses syndiqué·es ne sont qu'un des moyens utilisés par Starbucks pour briser les syndicats, selon le syndicat.

Starbucks Workers United a déposé plus de 20 plaintes contre l'entreprise auprès du National Labor Relations Board (NLRB) au cours des dernières semaines, alléguant que l'entreprise a utilisé des tactiques illégales pour étouffer les efforts syndicaux. Selon le syndicat, l'entreprise a illégalement contraint des travailleur·euses à participer à des réunions antisyndicales, a exercé des représailles contre des militant·es syndicaux et les a licenciés, et a empêché des travailleur·euses de parler aux journalistes.

Récemment, le syndicat a déclaré que l'entreprise avait réduit les heures de travail de ses employé·es afin de punir les travailleur·euses pro-syndicaux et d'interférer avec leurs campagnes de syndicalisation. Une enquête menée par le syndicat auprès des travailleur·euses a révélé que les employé·es ont vu leurs horaires hebdomadaires réduits de 2 à 15 heures, ce qui a eu un impact sur les finances des travailleur·euses et les a potentiellement rendu·es inéligibles à des avantages comme les soins de santé.

Le syndicat a demandé au National Labor Relations Board une injonction nationale contre l'entreprise pour l'empêcher de continuer à réduire les heures de travail.

«Étant une femme célibataire vivant seule, j'ai choisi cet emploi parce qu'on m'a promis que je pourrais avoir toutes les heures nécessaires pour survivre, pour moi, c'était au moins 35 heures minimum par semaine», a déclaré Angel Krempa, chef d'équipe à Buffalo, dans une déclaration au début du mois. «Depuis que je suis allée au tribunal pour me battre pour que mon magasin reçoive des bulletins de vote [pour la syndicalisation], j'ai dû me battre pour obtenir au moins 35 heures de travail, je ne peux pas me permettre de payer mes factures en puisant dans mon prêt étudiant.»
«Je suis terrifiée à l'idée de ne plus pouvoir survivre seule très longtemps, et tout cela pour une société qui rapporte des millions de dollars, je suis profondément insultée et blessée, alors que tout ce que j'ai essayé de faire, c'est de demander des comptes à mes responsables», a poursuivi Mme Krempa.

Jusqu'à présent, Starbucks a perdu ses batailles juridiques contre le syndicat. La semaine dernière, le NLRB a estimé que l'entreprise avait exercé des représailles illégales à l'encontre de deux travailleur·euses syndiqué·es de Phoenix, en Arizona, en licenciant l'un d'eux et en suspendant l'autre. Si un juge estime que Starbucks a enfreint la loi, l'entreprise devra distribuer les documents sur le droit des travailleur·euses à se syndiquer et verser au travailleur licencié un arriéré de salaire.
Cependant, l'entreprise pourrait chercher à intensifier sa campagne antisyndicale. Elle a récemment rappelé Howard Schultz au poste de PDG, en remplacement de Kevin Johnson, dans une décision qui, selon les travailleurs, est clairement due au passé antisyndical de Schultz.
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