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Contre la logistique de l’exploitation

Contre la logistique de l’exploitation

Rencontre de la Plateforme vers une grève sociale transnationale (TSS Platform) les 23-24 et 25 novembre à Stockholm 80 participantes et participants de 14 pays d’Europe, représentants des collectifs, groupes et syndicats, dont, parmi les syndicats

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Solidaires (CM)

Le vendredi 24 en fin d’après-midi, un meeting d’ouverture était organisé dans les locaux de ABF une institution d’éducation populaire en Suède qui s’adresse aux travailleuses et travailleurs, avec à la tribune, SAC et le mouvement Strike Back, le syndicat des dockers suédois, le syndicat des travailleurs du métro de Tbilissi et Solidarity Network- Workers Center, le collectif Connexions des précaires (Italie) et Solidaires. La thématique était les formes de la grève ainsi que son actualité. Les camarades suédois ont présenté les enjeux de la future loi réglementant la grève (dont l’objectif est de n’autoriser les grèves que si elles ont pour but de discuter des conventions collectives) ainsi que la mobilisation Strike Back contre ce projet ; les dockers des ports suédois ont évoqué les difficultés auxquelles ils font face, leur syndicat étant qualifié de « fauteur de trouble » du fait de leur dernière grève avec des modalités d’action directe. Le collectif de Bologne « connexions des précaires » est intervenu sur les questions du mouvement de la grève féministe au niveau mondial et de la mobilisation des femmes. Les travailleurs du métro de Tbilissi ont présenté la situation sociale de la Géorgie qui se résume à très peu de droits pour les travailleurs et travailleuses, ainsi qu’à une véritable fragmentation des conditions de travail et des statuts. Solidarity Network- Workers Center a présenté ce que pouvait impliquer le projet de la « nouvelle route de la soie » (gigantesque projet d’infrastructures de transports et logistique) du côté des droits sociaux. Enfin, pour Solidaires, l’intervention a évoqué les différentes mobilisations contre la (les) loi travail, les ordonnances ainsi que celles en cours et à venir, ainsi que le mouvement des Gilets jaunes.

Le samedi 25, dans les locaux de l’école d’architecture, deux ateliers, se sont déroulés le matin, « la logistique en tant que commandement transnational du travail » et « précarité, mobilité, main-d'œuvre migrante : fragmentation et défis pour la logistique ». Dans l’atelier concernant le « commandement transnational du travail », les travailleurs d’Amazon sont revenus sur les mouvements de grève « Black Friday » ainsi que sur les grèves de l’été. Les syndicats Si Cobas et ADL Cobas ainsi que les collectifs des travailleurs migrants d’Italie ont expliqué les grèves du secteur de la logistique du nord de l’Italie. Concernant l’atelier « précarité, mobilité, main d’oeuvre migrante », les collectifs des travailleurs migrants d’Italie, SAC , Si Cobas, Central European Organizing, FAU ont échangé sur les divisions du travail et les fragmentations créées et favorisées par le commandement logistique qui, très souvent, dans une même entreprise ou le même entrepôt, joue avec les différences de traitement et de droits entre les travailleurs autochtones et migrants, permanents et intérimaires, hommes et femmes.

L’après-midi a permis de revenir sur les discussions des ateliers ainsi que d’organiser échanges et discussions à propos de comment dépasser les limites des mobilisations nationales et sectorielles. Les travailleurs d’Amazon ont parlé des rencontres transnationales qui sont organisées depuis maintenant trois ans, les camarades de la section CGT ainsi que le représentant du syndicat slovaque se sont déclarés intéressés par la prochaine rencontre prévue en Pologne au printemps. Le mouvement transnational de la grève féministe parti d’Argentine a ensuite été discuté ; en Italie, le mouvement « non una di meno » est désormais un succès au plan politique ; une camarade du syndicat polonais OZZ IP, qui travaille auprès de la petite enfance, a rappelé la nécessité de faire le lien entre les secteurs professionnels féminisés et la journée de lutte du 8 mars ; les réflexions autour de la reproduction ont été ainsi réaffirmées. Les différents mouvements en Europe des travailleurs migrants pour la liberté d’installation et de circulation ainsi que la lutte contre le racisme institutionnel ont été aussi discutés, les collectifs italiens sont intervenus et du côté de Solidaires, l’initiative du collectif Rosa Parks a été évoquée.

Un débat s’est ensuite organisé autour de la situation des pays de l’est européen, les camarades de Pologne, Bulgarie, Slovaquie, République tchèque et Géorgie sont intervenus, tout le monde est tombé d’accord pour affirmer qu’il existait une spécificité quant aux conditions des travailleurs et travailleuses, et à la situation sociale, à l’est de l’Europe. Le projet d’organiser la prochaine rencontre de la plateforme TSS en Géorgie a été ensuite discutée. Les échanges ont pris fin, avec un consensus sur le fait que les questions des travailleurs et travailleuses d’Amazon, de la grève féministe du 8 mars et des luttes des migrantes et migrants étaient centrales parmi les réflexions et faisaient partie de l’agenda.
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