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Solidaires avec les enseignants et enseignantes du Kurdistan d’Irak

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Solidaires (CM)

Le 16 mai 2020, les enseignant.es de la ville Dohuk, située dans la région autonome du Kurdistan au nord de l’Irak, appelaient à une grève. Ils dénonçaient le fait que leurs salaires n’aient pas été versés depuis plusieurs mois. Avant même la manifestation, Badal Bardawi, activiste enseignant et organisateur du rassemblement, a été arrêté par les forces de sécurité. La manifestation d’environ 200 personnes, composée majoritairement d’enseignant-e-s rejoints par quelques autres fonctionnaires partageant leurs revendications, a été ensuite dispersée par la police anti-émeute et une centaine de personnes arrêtées, dont huit journalistes qui couvraient l’événement. 15 des interpellé-e-s étaient encore détenus le 17 mai, n'étant ensuite relâché que suite au versement d'une lourde caution dans l'attente de leur procès, alors même qu'ils sont en difficulté financière du fait du non-paiement de leurs salaires. Les dits salaires commençaient à être versés le 18 mai.

La ville de Duhok est l’un des fiefs du Parti Démocratique Kurde, qui n’a de démocratique que le nom, et qui co-dirige avec son rival, l’Union Patriotique du Kurdistan, le Gouvernement Régional du Kurdistan. La répression brutale des enseignant-e-s s’inscrit dans une longue tradition de baillonage de toutes les voix dissidentes, journalistes, enseignant-e-s, activistes, qui dénoncent la corruption endémique des autorités du GRK qui s’approprient les ressources économiques sans les redistribuer auprès de la population, privilégiant un fonctionnement clanique et partisan à la mise en place d’un système démocratique. L’éducation est particulièrement touchée par cette situation : les enseignant.es ne percevant qu’un salaire insuffisant qui ne leur permet pas pour la plupart de subvenir à leurs besoin, salaire qui régulièrement n’est pas versé pendant plusieurs mois. Il est à noter que le rassemblement était à l’origine d’activistes, les syndicats enseignants du GRK étant inféodés aux partis politiques et ne jouant de fait aucun rôle d’opposition face à ceux-ci.

Les organisations du Réseau syndical international de solidarité et de luttes soutiennent la lutte des enseignant-e-s kurdes du Gouvernement Régional du Kurdistan, et dénonce les arrestations arbitraires et la répression brutale qui les frappe.
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