
Trois informations à propos des travailleurs palestiniens
Arab Workers union
Le Réseau syndical international de solidarité et de luttes soutient ces communiqués du syndicat Arab Workers union de Nazareth. Le premier éclaire la disparition de nombreux travailleurs de Gaza ; le deuxième traite d'une victoire syndicale avec la réintégration de trois personnes licenciées ; le troisième, porte sur une campagne pour que les emploeurs israéliens paient le salaire des travailleurs palestiniens qui ont perdu leur emploi à cause de la guerre ; c'est aussi un appel à soutenir fiancièrement cette campagne.
Original 1 - Original 2 - Original 3
A propos du cas de la disparition des travailleurs de Gaza pendant la guerre
Arab Workers union - Nazareth, 3 février 2025
Plus d’un an après le début de la guerre génocidaire à Gaza, le service pénitentiaire israélien répond à l’interpellation du Syndicat des travailleurs arabes de Nazareth : « Il y a 34 travailleurs qui sont morts dans les prisons à cause de "circonstances mystérieuses” ou de "crises cardiaques” ».
Cette interpellation, faite auprès de plusieurs institutions sécuritaires et militaires israéliennes concernait les circonstances de la mort de 46 travailleurs palestiniens de la bande de Gaza qui ont disparu le 8 octobre, et de 23 travailleurs, après l’attaque dite « Al-Aqsa Flood » sur les colonies adjacentes à la bande de Gaza. Les travailleurs palestiniens, au nombre de 18 000, qui travaillaient avec des permis de travail dans les villes et les chantiers israéliens jusqu’au 7 octobre, ont été contraints de fuir vers les zones de Cisjordanie, et des dizaines d’entre eux ont disparu après leur arrestation, les abus et la torture aux points de contrôle militaires israéliens en Cisjordanie. Ces travailleurs ont été par la suite arrêtés et transférés dans des camps militaires et des prisons dans les zones de Cisjordanie.
Le Service pénitentiaire israélien a reconnu le sort de ces personnes avec une réponse vague et peu claire sur les circonstances de leur mort dans les centres de détention israéliens, malgré le fait que tous les témoignages recueillis par l'Union arabe dans la première moitié du début de la guerre auprès des travailleurs de Gaza à Jéricho et en Cisjordanie, et des familles de travailleurs de différentes zones de la bande de Gaza, confirment que ces travailleurs ont été arrêtés et emmenés dans des camps militaires alors qu'ils étaient vivants et en bonne santé.
L’administration pénitentiaire israélienne a reconnu le sort de ces personnes avec une réponse vague et peu claire sur les circonstances de leur mort dans les centres de détention israéliens. Cela au mépris de tous les témoignages recueillis par le Syndicat des travailleurs arabes dans la première moitié du de la guerre, auprès des travailleurs de Gaza à Jéricho et des familles des travailleurs de différentes zones de la bande de Gaza : tous ont confirmé que ces travailleurs ont été arrêtés et emmenés dans des camps militaires alors qu’ils étaient en vie et en bonne santé.
Le Syndicat des travailleurs arabes exige que toute la lumière soit faite sur le sort de ces travailleurs disparus, et demande la libération de tous les travailleurs incarcérés, souvent depuis plus d'un an, sans aucun jugement.
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Réintégration de 3 enseignants licenciés
Arab Workers union - Nazareth, 13 février 2025
AWU obtient la réintégration de trois enseignants palestiniens dans leurs postes d’écoles primaires et secondaire, après leur licenciement, sous prétexte de « solidarité avec une organisation terroriste ».
Il y a huit mois, le ministère israélien de l'Éducation prenait la décision de licencier trois enseignants palestiniens des villes de Haïfa et de Nazareth, accusés de solidarité avec une organisation terroriste pendant la guerre de Gaza, en raison de leurs écrits sur les réseaux sociaux. Ces écrits comprenaient une condamnation de la guerre génocidaire à Gaza et de la privation de nourriture, de médicaments et d'eau pour les habitants de Gaza.
L'avocat du syndicat des travailleurs arabes, qui représentait les enseignants au sein du « Comité d'obéissance » ou du soi-disant « Comité de discipline » du ministère israélien de l'Éducation, a affirmé dans sa défense, que les enseignants avaient exprimé leur opinion sur la guerre de Gaza dans le cadre de la liberté d'expression. L’avocat a démontré qu’aucun des écrits contestés, notamment : « Mon cœur est avec les enfants de Gaza » ; « Nous sommes tous avec Gaza » ou encore « Le peuple de Gaza gagnera », ne contient le moindre soutien ou la moindre solidarité avec des organisations terroristes, et que l'expulsion des enseignants du lieu de travail, dans l'école, s'inscrit dans le cadre de la campagne de stigmatisation, de racisme et de la politique de vengeance qui balaie la société israélienne. Dès le début de la guerre, cette campagne a commencé contre les Palestiniens dans les territoires de 48 et a conduit à des centaines d'arrestations et à la mise en examen de militants, de travailleurs et d'employés à cause de leurs écrits et de leur solidarité avec le peuple de Gaza. Il n'existe aucune base légale pour expulser ces enseignants de leur lieu de travail.
Après quatre sessions du « Comité d'obéissance », qui se sont déroulées sur plusieurs mois, le Syndicat des travailleurs arabes a pu obtenir la reintegration des enseignants, ainsi que le paiement des salaires mensuels couvrant toute la période du licenciement.
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Campagne syndicale pour obliger les employeurs israéliens à payer les salaires des travailleurs de Gaza qui ont perdu leur emploi pendant la guerre
Arab Workers union - Nazareth, 7 mars 2025
Le syndicat des travailleurs arabes poursuit ses activités pour le paiement des salaires et le respect des droits des travailleurs de Gaza qui travaillaient pour des employeurs israéliens avant la guerre.
Les travailleurs palestiniens de la bande de Gaza ont payé un lourd tribut à la guerre d'agression lancée par Israël contre la bande de Gaza. Dans les premiers jours de la guerre, les autorités israéliennes ont pris la décision de retirer les permis de travail de 18 000 travailleurs de la bande de Gaza. En outre, la police et l'armée israéliennes ont arrêté des milliers de travailleurs et les ont placés dans des centres de detention en Cisjordanie, contrôlés par l'armée israélienne. Très vite, le syndicat des travailleurs arabes, dont le siege est à Nazareth, a déposé un recours auprès de la Cour suprême israélienne pour exiger que les autorités israéliennes libèrent immédiatement ces travailleurs, à la suite de quoi un nombre significatif d’entre eux ont été libérés (Cela sans compter un petit nombre de travailleurs qui ont récemment été libérés grâce à l’accord d’échange de prisonniers entre Israël et le Hamas).
Depuis le début de la guerre, les travailleurs palestiniens de Gaza se retrouvent sans travail, sans droits ni salaires, et ce malgré le fait qu’ils se sont addresses à leurs employeurs israéliens en exigeant qu’ils leur versent leurs salaires et les indemnités qu’ils méritent, d’autant plus qu’environ 6000 de ces travailleurs étaient salariés de ces employeurs depuis plus de 3 ans. Malheureusement, la grande majorité des employeurs ont refusé de répondre aux demandes des travailleurs de Gaza de payer leurs salaires et leurs droits.
L’enquêteur de terrain du syndicat des travailleurs arabes à Gaza, le camarade Mahmoud Al-Ghoul, a recueilli 76 dossiers de plaintes et des témoignages de travailleurs de la bande de Gaza. On s’attend à ce que ces dossiers augmentent considérablement dans les jours à venir, pendant la période de trêve entre le Hamas et Israël.
Le département juridique du syndicat des travailleurs arabes a envoyé des lettres à un certain nombre d’employeurs israéliens et leur a demandé de payer les droits des travailleurs. Il est regrettable que la réponse des employeurs israéliens ait été un refus catégorique de payer les salaires des travailleurs en prétendant soit que ces travailleurs ne travaillaient pas pour eux, ou qu’ils étaient « des terroristes et fidèles à une organisation terroriste et à une autorité terroriste ».
Au vu de cette situation, il est clair que les employeurs israéliens n’ont aucune intention de reconnaître les droits des travailleurs et de payer leurs salaires, et donc il n’y aura pas d’autre choix pour le syndicat des travailleurs arabes que de prendre des mesures légales devant les tribunaux du travail israéliens afin d’obliger les employeurs à payer les salaires.
En termes de procédures légales, le dépôt des dossiers des travailleurs auprès d’un tribunal coûte, par dossier :
Frais d’ouverture d’un seul dossier : 536 shekels (132 euros). En cas d’indemnisation des travailleurs pour leurs années de travail, des frais de 2,5 % du montant total de l’indemnisation sont payés. Par exemple, si le montant de l'indemnisation est de 10 000 shekels, le montant que nous verserons au tribunal est de 250 euros. Prise en charge des frais d'avocats : Le syndicat prend en charge les frais d'avocats. Pour chaque dossier, le syndicat verse 1 500 shekels (370 euros).
Face à cette situation, à l'état de guerre et aux mesures d'urgence imposées par les autorités israéliennes aux institutions et aux Palestiniens dans les territoires de 48, le syndicat des travailleurs arabes lancera dès le début de la semaine prochaine une grande campagne dans la société palestinienne et également parmi les amis et camarades des syndicats internationaux afin de collecter le plus grand nombre de dons possible pour aider nos frères et camarades travailleurs de la bande de Gaza.
Nous vous appelons, amis et camarades, à contribuer à cette campagne selon vos capacités et vos aptitudes. Comme à notre habitude, nous rendrons compte de nos résultats.
Contribuez à diffuser et à soutenir cette campagne pour les travailleurs de Gaza.
arab.workers.union48@gmail.com