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L'avortement, un combat féministe toujours d'actualité

L'avortement, un combat féministe toujours d'actualité

Tribune unitaire publiée dans la presse française, signée de 17 organisations, dont le Réseau syndical international de solidarité et de luttes.

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Solidaires (CM)

Il aura fallu attendre une épidémie pour parler de l’avortement dans le monde. Début février 2016, la Haute Commissaire aux Droits de l’Homme de l’ONU a demandé aux gouvernements d’Amérique latine de libéraliser leurs lois sur l’avortement afin de donner aux femmes le choix de poursuivre ou non leur grossesse en cas de suspicion d’une contamination par le virus Zika. Les autorités locales avaient quant à elles préféré conseiller aux femmes de « ne pas être enceintes ». Comble de l’hypocrisie, dans des pays où l’avortement est encore considéré comme un crime et l’accès à la contraception extrêmement difficile voire inexistant.

L’avortement est pourtant une réalité : une grossesse sur cinq est interrompue de façon volontaire dans le monde. C’est aussi une liberté fondamentale qui fait partie du droit à la santé sexuelle et reproductive, inscrit dans des conventions internationales comme le programme d’action du Caire, auxquelles la quasi-totalité des Etats a souscrit il y a plus de vingt ans. L’accès à l’avortement sûr et légal, tout comme l’accès à la contraception, est une composante clef de la réussite des politiques de développement international, d’égalité des sexes, de lutte contre la pauvreté. Des femmes qui ont la capacité de faire leurs propres choix, de planifier leurs grossesses sont des femmes qui peuvent s’impliquer dans un parcours scolaire, subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs proches.

En dépit de ces engagements et des nombreuses recommandations de l’ONU, pour qui forcer une femme à poursuivre une grossesse est une violence à son encontre, de nombreux pays continuent à restreindre l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive dont l’avortement sûr et légal fait partie. L’Europe ne fait pas exception à la règle. En Pologne et en Irlande, la loi est toujours aussi restrictive. En Macédoine, au Portugal et en Espagne, le droit des femmes à disposer de leur corps est en sursis. Et bien que les attaques contre Le Planning américain aient été condamnées aux Etats-Unis par plusieurs décisions juridiques, le lobbying acharné des anti-choix a gagné le Parlement européen, où les attaques contre le droit à l’avortement et plus précisément contre les associations de planning familial se sont intensifiées [...]
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